L'épopée passe par Green Bay
Palyoffs Divisional round : Cowboys @ Packers |
Le Lambeau Field sera le théâtre gelé du match de demain |
Les Cowboys ont commencé leur saison
avec certainement les attentes les moins élevées de la dernière
décennie. Même Jerry Jones admettait qu'il s'agirait sûrement
d'une année de transition. Pourtant demain, à Green Bay les Cowboys
disputeront un deuxième tour de playoff, seulement leur deuxième en
plus de 15 ans. Au prix de tous les efforts, menés par un coaching
staff réarrangé judicieusement et d'une détermination sans
partage, les joueurs ont su menée l'équipe vers les sommets de la
NFL. Avec la victoire de la semaine dernière contre les Lions,
l'équipe s'est lancés dans ses playoffs en libérant
certainement de la pression. Mais l'ambition de Jason Garrett et de
ses joueurs est bien différente encore, il veulent tout
gagner. Et c'est dans le Wisconsin, terre hostile que les Cowboys
invaincus à l'extérieur viennent défier le local intouchable chez
lui cette saison.
Un environnement rude
La dernière fois que les deux équipes
se sont affrontées en playoffs le Lambeau field, célèbre stade de
Green Bay était gelée. Nous sommes le 31 décembre 1967 et il se
joue l'équivalent de la finale de la conférence, le gagnant
accédera donc au superbowl. S'affrontent alors deux coachs
légendaires qui seront plus tard intronisés au Hall of Fame, Tom
Landry pour les Cowboys et Vince Lombardi pour les packers. Ce match
sera surnommé le Ice-bowl car la température qui régnait ce
jour-là était tout simplement glaciale. A l'heure du match les
thermomètres affichent -15°F soit -26°C, avec un vent mesuré à
-38°C. Le système électrique sensé réchauffer le terrain et le
garder en bonnes conditions a dysfonctionné, certains Cowboys ont
même prétendu que ce fut coach Lombardi qui avait coupé le courant
de façon volontaire pour durcir les conditions. Légende ou réalité,
allez savoir. Une linebacker des Packers Dave Robinson avait dû
avant le match stopper un motard pour que celui-ci l'amène au stade
n'ayant pu démarrer sa voiture gelée. Les arbitres s'étaient eux
rendus dans un magasin de sport au denrier moment pour s'équiper
davantage contre le froid. Mais malgré tout le match s'était
déroulé, comme toujours en NFL. Et ce dernier restera en plus
mémorable par son suspens, gagné par des Packers dans le dernier
quart-temps 27-21.
Certains annoncent déjà un Ice-bowl
II pour dimanche, même si les températures ne seront pas aussi
extrêmes qu'en 1967 on attend seulement -8°C à l'heure du match
sous une couverture nuageuse et risque de verglas. Néanmoins les
conditions seront très délicates et ceci risque d'avoir une
influence d'une façon ou d'une autre sur le jeu. En général on dit
qu'il est plus sûr de courir dans ces conditions que de développer
du jeu à la passe. En effet les transmissions de la balle au coureur
et beaucoup plus simple et avec le matériel d'aujourd'hui les
appuis au sol peuvent être relativement bien conservés malgré le
gel. Alors finalement qui tirera profit de ce climat ? A priori
le local habitué à ces conditions est avantagé mais Dallas ayant
l'habitude de courir à l'extérieur et avec succès, on peut
considérer que c'est pas forcément un désavantage pour Dallas.
Enfin ce climat devrait profiter à la meilleure défense au sol...
Nous y reviendrons. Mais nous l'avons dit au début le défi au-delà
climatique sera d'aller battre une équipe tout simplement invaincue
dans son Lambeau.
Résister à l'avalanche précoce
Si les Cowboys veulent poursuivre leur
belle aventure, il sera interdit de démarrer le match comme la
semaine dernière. On espère qu'ils aient appris leur leçon car si
Green bay est imprenable cette année chez elle, c'est en grande
partie parce qu'elle a glacée ses adversaires d'entrée. En effet
les Packers ont inscrits en moyenne 27 points au Lambeau, en première
mi-temps. Impressionnant.
Là se situe probablement la plus
importante clé du match. En effet un avantage rapide et conséquent
des Packers oblige l'adversaire de lancer davantage la balle dans le
but de revenir dans le match. Pourtant là ou Green Bay a souffert
cette saison, c'est lorsqu'ils ont dû jouer avec leur défense de
base (comprenez avec 4 défensive backs), sensée parer une
course ou une passe. Or ils ne sont pas aussi constants quand A.J
Hawk (le deuxième Inside lineckacker de cette défense 3-4) est sur le terrain par rapport à leur « nickel » ou « dime »
formation (comprenez avec moins de linebackers et 5 ou 6 défensives
backs.) En gros lorsque l'adversaire est obligé de passer alors la
meilleure défense des Packers, celle qui n'a plus à se soucier de
la course, est sur le terrain.
Si les Cowboys veulent gagner il faudra
que la défense tienne le coup dès le début, qu'elle évite
l'avalanche verte de les engloutir. Ceci aiderait donc l'attaque à
rester équilibrée entre la course et la passe et forçant les
Packers à garder certains de ces meilleurs défenseurs hors du
terrain et défendre avec la formation qui a eu du mal à faire les
stops cette saison. Enfin les Cowboys pourront toujours aligner 3
tight-ends en formation offensive (pour forcer Green Bay à garder sa
formation de base) et lancer tout de même la balle avec Witten ou
Escobar en gardant Hanna aux blocks.
Vous l'aurez compris, par conséquent
l'attaque des Cowboys à tout intérêt à passer par le sol. Le
froid, la montre qui tourne, la défense qui peut reprendre
son souffle, autant d'éléments qui vont forcer Dallas à
passer par le sol. Les Packers concèdent en moyenne 101 yards à
la course, et les Cowboys est la deuxième équipe qui court le plus
à l'extérieur avec 33 tentatives. On peut s'attendre à un plan de
jeu qui comporte un chiffre égal ou supérieur pour les différentes
raisons déjà abordées. L'hôte a eu beaucoup de difficulté à
défendre la course en début de saison mais s'est nettement amélioré
après leur bye week et que le coordinateur Dom Carpers a fait des
ajustements bénéfiques dans son front-7. Avec notamment le
replacement de Matthews de linebackers extérieur à intérieur pour
lui permettre de faire plus de jeux sur le porteur de balle.
Évidemment les Packers s'attendent à ce que les Cowboys viennent et
jouent au sol pour contrôler la montre et garder Rodgers et son
unité hors du terrain. Et même si les Cowboys ont eu quelques
difficultés la semaine dernière dans ce secteur, Murray a fini par
trouver quelques failles en deuxième mi-temps. Or les Packers ne
présentent pas le même front que celui des Lions. Il y a donc de
quoi être optimiste.
Mettre la pression sur Rodgers
La défense de Dallas constitue
finalement en cette fin de saison un point fort de l'équipe.
Dimanche elle aura envie d'attaquer Rodgers. Ce dernier on le sait,
est blessé au mollet et ne disposera probablement pas de toute la
mobilité qu'on lui connait. Encore faut-il qu'il en ait besoin. Pour
cela il faudra stopper Eddie Lacey. Alors ne vous attendez à du
blitz sur Rodgers, c'est tout simplement pas la philosophie de la
défense des Cowboys et certainement pas le meilleur moyen
d'atteindre Rodgers. Non, la meilleure façon
d'attraper le quarterback sera de stopper Lacy.
On imagine que McCarthy, le coach de
Green Bay n'aura pas envie d'exposer son quarterback à un ligne
défensive qui devient de plus en plus dangereuse. Il tentera donc, à
l'image de l'attaque des Cowboys de donner le ballon le plus souvent
à son running back physique. Les Cowboys sont passés deux fois au
travers sur la défense au sol, contre Philadelphie et contre les
Redksins. Ils avaient en revanche tout à fait bien contenu un
running back dans le même style que Lacy, et c'était à Seattle et
son Lynch. Demain ils auront besoin du même type de performance.
S'ils contiennent Lacey alors la pression pourra s'exercer sur un
Rodgers, diminué ou pas. Dans tous les cas ils ne peuvent pas se
permettre de laisser Eddie Lacy contrôler la balle au sol.
Bref, dans ces conditions extrêmes,
face à une attaque avec autant d'atouts le match se jouera une fois
de plus sur les basiques du physique et des blocks. Qui gagnera la
bataille du sol au prix des meilleurs blocks en attaque et de tackles
réussis à la moindre opportunité en défense ? Encore une
fois les basiques des tranchées dicteront la physionomie du match,
comme il est souvent le cas à l'extérieur et notamment dans un
environnement si exigent. La belle aventure de ces Cowboys passe donc
par un sol gelé et jusqu'ici imprenable du Lambeau Field. Pour que
l'épopée ne s'arrête pas à Green Bay.
La confrontation en chiffres
Coup d'envoi : 19h05 (heure française)
Article ultra complet comme toujours Hugues. Et c'est top ces explications sur le Ice Bowl qui reste un match légendaire dans l'histoire des Cowboys.
RépondreSupprimer