L'expérience londonienne de l'intérieur
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Photo-Quentin Dagbert |
Après avoir arpenté les rue
londoniennes et rencontré autant de Brady, Manning, Bryant, et de
maillots des Saints, des Lions, des Ravens nous y sommes enfin. La
longue avenue parcourue, offrant une vue imprenable sur Wembley et
son arche j'entre enfin, avec un match essentiel pour les Dallas
Cowboys.
L'échauffement
Bien installé j'observe Dan Bailey
s'échauffer au pied de 30, 40, 50 et 55 yards. Même si les Cowboys
semblent favoris, les deux dernières prestations n'avaient rien de
rassurant. Et si le match se jouait sur un field Goal ? En tout
cas Bailey a le pied chaud pour l'instant. Nous sommes à 1h10 du
coup d'envoi. Autour de moi le stade est encore bien vide, aucun
doute que les animations aux alentours retiennent toujours
l'attention...
D'une façon surprenante c'est sous des
huées assez prononcées que l'équipe spéciale des Cowboys entre
sur le terrain, à une heure du coup d'envoi. L'america's team n'est
probablement pas encore l'Europa's team. Une occasion ce soir pour
elle de conquérir quelques cœurs européens en montrant du
spectacle ! Il est 17 heure passé de quelques minutes et c'est
au tour de Romo d'être copieusement sifflé lors de son entrée. Les
Jaguars eux ne sont pas spécialement applaudis chaleureusement mais
ils joueront bien ce match à domicile.
17h25 le stade commence a été bien
garni, la petite cérémonie d'avant match approche. Les joueurs
retournent aux vestiaires et cette fois quelques applaudissements
parviennent à percer le bruit de fond raccompagnant l'équipe à
l'étoile. Il est maintenant 17h37 le stade est plein, magnifique. La
mascotte tombant du ciel est chaleureusement applaudi. On y est !
La cérémonie d'avant match
Jeff Beck est annoncé par le speaker,
les lumières s'éteignent et la musique s'allume. Classique mais
efficace. Quelques feu d'artifices viennent éclairer notre nuit
transitoire, sans en faire trop. Une musique blues-rock, loin des
standards des jeunes américains d'aujourd'hui. Nous sommes bien en
Grande-Bretagne, après tout la musique ils savent ce que c'est !
On ne pourra pas dire que ça a entrainé la frénésie et
l'excitation avec ces rythmes lents plus proche d'un slow que du RnB
ou de l'electro. Vous aviez envie de vous lever et danser, et bien
embrasser votre demoiselle plutôt.
L'entrée des équipes et les hymnes
Les jaguars sont chaleureusement
salués. Les fans ont certainement pris le parti du petit. L'équipe
étant celle qui reçoit officiellement, les meilleurs joueurs sont
annoncés les uns après les autres. Après les joueurs, les soldats.
Pour les cérémonies du 11 novembre une longue et respectée minute
de silence fut observée. Émouvant.
Ensuite les hymnes, l'américain
d'abord chanté avec des « vibes » et façon RnB. Puis
l'hymne Anglais repris par le stade et chanté toute en élégance
avec un vibrato plus proche de l'opéra. Toute la différence entre
les deux continents résumée dans ces deux prestations vocales. Il
est 18h05 le coup d'envoi va être donné, balle aux cowboys.
Le match
Le premier drive des Cowboys se conclut
sur un coup de pied de Bailey de 49 yards. Détendu comme à
l'échauffement. Romo bien protégé avait pourtant l'occasion de
marquer 7 points avec Witten, mais la passe fut trop longue.
Sur le premier drive des Jaguars le
tackle de Sterling Moore crée la réaction de tout le stade. Comme
quoi au pays du rugby les actions défensives sont appréciées. Le
premier touchdown est inscrit par Denard Robinson sur une course de
32 yards, rien que ça. Les drapeau turquoises sont alors brandis un
peu partout dans le stade. Le match est lancé. Sur le deuxième
drive des Cowboys les sifflets se font plus présents, le touchdown
des Jaguars semble avoir chauffé wembley.
Entre les actions les animations
s'enchainent Face à nous sur les 50 yards, entre DJ, groupe de
percus tout est réuni pour retenir notre attention et ne pas trop se
refroidir dans cette soirée londonienne de plus en plus fraiche. À
la fin du premier quart-temps les Cowboys sont devant 10-7, et on
assiste à un match très plaisant.
Lors du deuxième quart-temps l'attaque
de Dallas impressionne enfin et Dez Bryant score un touchdown
magnifique tout en puissance largement salué par le stade. On se
régale ! Dallas mène 17-7 et la ligne défensive des Cowboys
semble prendre le pas sur la ligne offensive des Jags. Si ces
derniers stoppent parfaitement les courses de Murray (hormis la
première), Romo est bien protégé et peut trouver ses receveurs
favoris, Witten et Bryant. Cependant les Cowboys peinent bizarrement
sur les troisièmes-downs. Le stade annonce d'ailleurs avec des
animations les troisièmes down adverses et invite les spectateurs à
faire du bruit. Mais pas assez à mon goût, pour vraiment gêner
Dallas.
Après des erreurs des deux côtés,
Romo et Bryant nous servent un touchdown de 68 yards, à 19 secondes
de la fin d'une première période excellente du point de vue du
spectacle. De quoi discuter autour d'un café chaud à la mi-temps.
Les Cowboys rentrent aux vestiaires maintenant applaudis. Le public
honnête, les remercie tout simplement du spectacle fourni. 24-7. Le
retour de Romo change considérablement le visage de l'attaque des
'boys comme l'attestent ses 225 yards et 3 Tds.
Comme souvent au Foot US la deuxième
mi-temps reprend alors que les spectateurs regagnent difficilement
leurs rangs, après une pause trop courte. Jacksonville a la balle,
mais personne n'a rien raté. Avec tout le monde de nouveau à sa
place les Cowboys enfoncent le clou avec deux belles courses et un
touchdown, des « frist downs cow-boys ! » se font
même entendre subtilement durant ce drive.
C'est alors qu'une ola est lancée mais
peine à parcourir ne serait-ce qu'un demi tour. Alors refroidi le
public Londonien ? Non, la cinquième ou sixième tentative est
la bonne, et celle-ci fait même plusieurs tours. Peut-être une
façon de s'occuper par rapport un match qui a un peu perdu en enjeu
avec le dernier touchdown des Cowboys. Pourtant avec l'america's team
rien n'est jamais sûr, isn't it ? DJ-Ray arrive à faire lever
la foule sur un turnover on-down des Jags. L'ambiance repart.
Fin du troisième quart-temps.
L'intensité du jeu a baissé d'un ton. Dallas souhaitant préserver
sa victoire et Jacksonvile ayant du mal à gagner des premiers-downs.
Dans le dernier quart-temps
Jacksonville joue réellement le jeu en tentant des quatrièmes
tentatives ce qui est salué par le stade. Hélas pour eux sans
succès. Ils ne lâchent rien pour autant et sont récompensés plus
tard par un safety.
A 7 minutes de la fin du match de
nombreuses personnes décident de s'en aller, certainement pour
éviter la cohue en sortant. Ceci refroidissant grandement
l'atmosphère générale déjà bien gelée. Le match se termine
ainsi dans une ambiance un peu creuse... alors que les spectateurs
restant célèbrent généreusement le dernier touchdown et la
conversion à deux points des Jags. Décidément ils auront donné
tout ce qu'ils pouvaient, merci à eux. Score final 31-17 Cowboys.
Il est temps d'aller dans le vestiaire
des vainqueurs, et d'essayer d'approcher une ou deux stars !
Les vestiaires
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Photo-Quentin Dagbert |
L'arrivée dans les vestiaires est
comme entrer dans une autre dimension. Entre les joueurs en
serviettes voire carrément nus, les journalistes qui tentent la
moindre interview et la vision « taille réelle» de véritables
idoles tout ceci a des allures de foire. C'est ainsi que l'on croise
croise Witten, brandon Carr, Scandrick et autres Bryant. Romo en
train de s'habiller pour la conférence de presse dans la salle d'en
face. Les Caméras et iphones se superposent au dessus de Beasley, de
Williams de Church etc. Ce dernier se faisant même chambrer par une
journaliste anglaise au culot so British. Bryant s'autorise des
selfies avec les amis de 4th&goal. Puis brandon Carr accepte de
nous serrer la main avec les amis de touchdown actu. Décidément un
mec abordable et sympa, qui nous a confié beaucoup aimer la France
et son architecture. Globalement on sent une équipe sereine et
consciente de l'importance de cette victoire, et de la différence
qu'il existe entre une fiche de 7-3 et 6-4.
La conférence de presse est quant à
elle à l'opposée. Bien ordonnée, feutrée et silencieuse et Bryant
paraît sage tel un enfant, affirmant son bonheur d'avoir pu apporter
des gros gains à l'équipe. Il est alors temps de remonter en salle
de presse pour finir ces lignes. Wembley est vide, les tondeuses
prennent soin du gazon. L'aventure, l'expérience même londonienne
se termine ainsi. Un moment unique.
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